SANTE SEXUELLE
Vous et votre santé sexuelle
La sexualité humaine est très complexe, mais fait partie intégrante de notre existence. L’amitié, l’amour, l’intimité, la spiritualité, la communication et les relations sexuelles représentent tous des aspects importants de relations interpersonnelles saines et stimulantes. Durant le processus d’apprentissage ou de croissance sexuelle, on se doit d’être à l’affût des dangers potentiels ou des infections qui peuvent perturber sa santé sexuelle. À la Clinique médicale l’Actuel, nous souhaitons vous procurer de l’information pertinente qui vous aidera, ainsi que vos partenaires, à vous protéger et à profiter d’une vie sexuelle en santé.
L’anatomie de la sexualité
Tout d’abord, commençons par réviser l’anatomie et les termes qui seront utiles dans la compréhension de votre corps et de votre anatomie sexuelle, ainsi que de ceux de votre partenaire.
Quelles sont les différentes parties génitales de l’homme?
L’extrémité distale du pénis est appelée gland du pénis. Cette partie de l’anatomie de l’homme est très sensible à la stimulation. Le gland d’un pénis non-circoncis est couvert d’un repli de peau lâche appelé prépuce.
L’urètre est un conduit uro-génital, c’est-à-dire, qu’il appartient aux systèmes reproducteur et urinaire et qu’il livre passage à la fois au sperme et à l’urine.
Le scrotum est la structure de soutien des testicules. Il s’agit d’un sac de peau lâche suspendu à la racine du pénis. L’intérieur est divisé en deux parties contenant chacune un testicule.
Les testicules sont les glandes ovales qui produisent les spermatozoïdes, ainsi que la testostérone (le principal androgène).
La prostate est une glande en forme de beignet située en dessous de la vessie, aidant à contrôler l’envie d’uriner et produisant un liquide laiteux et légèrement acide utilisé par les spermatozoïdes conservés dans les glandes séminales, pour former le sperme ou l’éjaculat.
L’épididyme, le conduit déférent, et les vésicules séminales sont des conduits qui servent au transport, à la maturation et à la conservation des spermatozoïdes.
Quelles sont les différentes parties qui composent l’anatomie féminine?
Les grandes lèvres de la vulve, deux replis de peau longitudinaux, s’étendent vers le bas et l’arrière à partir du pubis. Elles sont riches en glandes sébacées et sudoripares.
Les petites lèvres de la vulve peuvent varier énormément dans leur taille et sont localisées juste à l’intérieur des grandes lèvres, entourant l’orifice du vagin et de l’urètre (entrée menant au conduit urinaire). Contrairement aux grandes lèvres, elles sont dépourvues de glandes sudoripares, mais contiennent beaucoup de glandes sébacées.
Les infections transmises sexuellement et la population LGBTQ+
Nous nous efforçons de créer un environnement sécuritaire et confortable, où l’on peut procurer des soins spécialisés à la population gaie, lesbienne, bisexuelle, transsexuelle et transgenre (LGBTQ+). Nous nous consacrons à l’évaluation, au counselling, à la prise en charge ainsi qu’au traitement des infections transmises sexuellement (ITS), du VIH/sida et des hépatites — peu importe votre orientation sexuelle en partenariat avec des structures de prises en charge.
Nous ne parlons pas ici d’un traitement « particulier », mais bien d’un traitement « approprié ».
Nous croyons que pour avoir une bonne santé, il vous faut un bon équilibre entre votre bien-être physique, psychologique et social.
Nous apportons notre soutien aux personnes provenant de la communauté gaie, lesbienne, bisexuelle et transsexuelle, sans distinction de race, religion, couleur, croyances, origines, statut social, situation financière, nationalité, handicap, sexe, âge ou orientation sexuelle. Nous espérons par notre présence faciliter votre accès à des soins de santé de qualité.
Alors que les membres de la communauté gaie, lesbienne, bisexuelle ou transsexuelle ont les mêmes besoins de santé de base que la population générale, il y a tout de même certains besoins spécifiques à cette population. Ils éprouvent également certaines difficultés d’accès à des soins de santé adéquats et spécialisés en raison de l’intolérance et/ou de la discrimination, réelles ou perçues, auxquelles ces personnes doivent parfois faire face. La peur ressentie par le patient peut nuire à la consultation, et la discrimination émanant du professionnel de la santé (malheureusement encore courante de nos jours) peut mener à des soins de santé inappropriés.
Vous venez tout juste de recevoir un diagnostic d’ITSS…
La réalité de nos jours est que l’activité sexuelle est associée à un risque de contracter une ou des infections transmises sexuellement. Il ne faut donc pas avoir honte de façon démesurée! Les ITS sont très fréquentes.
Le but de notre cette rubrique est de vous renseigner sur les symptômes des ITS les plus fréquentes pour que vous puissiez les reconnaître. Cependant, il est très important de vous rappeler que pour la plupart des ITS, les symptômes ne sont pas toujours présents ou facilement décelables. C’est là que les tests de dépistage pour les ITS jouent un rôle crucial dans la prévention et la prise en charge de votre bien-être sexuel.
Si vous êtes le moindrement inquiet, contactez un professionnel de santé ou contactez-nous afin que nous vous dirigeons vers un médecin spécialisé.
Il est important que vous soyez traité le plus rapidement possible en cas d’infection, afin d’empêcher une ITS de s’aggraver ou de se compliquer. Un traitement précoce aide aussi à réduire les risques de transmission – ce qui bénéficie également à la santé publique.
Si vous êtes atteint(e) d’une ITS, il est important d’informer votre ou vos partenaire(s) sexuel(le)s le plus rapidement possible, afin qu’ils ou elles puissent obtenir un traitement précoce et à leur tour informer leurs partenaires. Plusieurs ITS sont asymptomatiques et votre ou vos partenaire(s) peuvent ne pas être au courant de leur état (c’est-à-dire, n’avoir aucun symptôme). Les ITS sont rarement transmises intentionnellement — faites une faveur à votre ou vos partenaire(s) et informez-le(s)!
Les infections transmises sexuellement et par le sang (ITSS) sont causées par des bactéries ou des virus qui se transmettent lors de contacts sexuels avec une personne infectée. Les ITSS incluent les maladies telles que le VIH (infection par le virus de l’immunodéficience humaine), la chlamydiose, la gonorrhée, l’herpès génital, les verrues génitales et la syphilis.
On peut prévenir les ITSS et la plupart peuvent se guérir, à l’exception des infections virales (c’est-à-dire l’herpès génital, les verrues génitales, les hépatites, l’infection à VIH/sida). Cependant, les ITSS qui ne sont pas traitées immédiatement peuvent progresser vers des complications sérieuses.
Les ITSS peuvent représenter une menace pour les personnes qui sont actives sexuellement, même après un seul contact. Le fœtus aussi peut être à risque! Les ITSS non traitées peuvent mener à des effets indésirables sérieux, incluant :
- La stérilité
- Des séquelles au cerveau;
- Des maladies cardiaques;
- Des malformations congénitales (complications à la naissance);
- L’augmentation des risques de développer certaines formes de cancer (reliés au VPH);
- Le décès.
Vous pouvez être infecté sans le savoir. Si par exemple, votre partenaire sexuel ou encore un représentant de la santé publique vous informe que vous avez été exposé à une ITSS, il est très important que vous soyez examiné, que vous passiez un dépistage et que vous soyez traité immédiatement!
Vous pouvez vous protéger contre les ITSS, incluant le VIH. L’abstinence est le moyen le plus efficace d’éviter une ITSS, mais vous pouvez quand même minimiser vos risques de contracter une ITSS tout en étant actif sexuellement, à condition de suivre les recommandations suivantes :
Établir une relation monogame. Les relations sexuelles sont considérées comme sécuritaires si vous et votre partenaire n’avez aucune infection, n’avez jamais utilisé de drogues injectables, ni n’avez eu de relations sexuelles avec d’autres personnes depuis que vous êtes ensemble. Pensez à passer des tests de dépistage ensemble!
Utiliser une protection — condom masculin, féminin, ou digue dentaire lors de sexe oro-génital, en tout temps avec tous vos partenaires.
Limiter le nombre de vos partenaires. Plus vous avez de partenaires, plus vous augmentez vos risques d’exposition à une ITSS. Rappelez-vous qu’il est impossible de savoir si une personne a une ITSS simplement en la regardant.
Passer des examens de dépistage régulièrement, surtout si vous pensez avoir été exposé-e à une ITSS. Des dépistages réguliers aident à identifier les ITS très tôt, lorsque les traitements sont plus efficaces. Les ITSS sont transmises par un contact avec :
Des liquides biologiques infectés, comme le sang, les sécrétions vaginales ou le sperme;
La peau ou les muqueuses infectées — par exemple, des plaies dans la bouche.
Les activités qui vous exposent à la peau ou à des liquides biologiques infectés incluent :
La pénétration vaginale, anale ou orale sans protection adéquate, comme le condom en latex, la digue dentaire ou les gants en latex. Le sexe anal est particulièrement risqué parce qu’il provoque souvent un saignement;
Avoir une ITSS peut augmenter les risques de contracter le VIH. Certaines ITSS causent des ulcères (petites plaies ouvertes). Ces plaies peuvent agir comme porte d’entrée du VIH dans votre organisme.
Vous ne pouvez pas contracter une ITSS dans les activités non sexuelles de tous les jours, telles que :
- Donner du sang;
- S’asseoir près d’une personne infectée;
- S’asseoir sur un siège de toilette;
- Partager des ustensiles;
- Toucher à une poignée de porte;
- Se baigner dans une piscine publique.
Si vous avez une ITSS, commencez un traitement médical approprié le plus rapidement possible!
Les remèdes maison et les traitements naturopathiques ne fonctionnent pas!
Avisez tous vos partenaires susceptibles d’avoir été exposés. Encouragez-les à se faire dépister. Vous et votre partenaire devez être traités en même temps afin d’éviter une réinfection.
Évitez les relations vaginales, anales et orales jusqu’à ce que votre médecin vous donne le feu vert afin de ne pas vous réinfecter ou de propager l’infection à d’autres personnes. Habituellement, cette consigne est en vigueur durant votre traitement, et ce, jusqu’à 7 jours après la fin de vos antibiotiques – votre médecin vous conseillera en conséquence.
Suivez le plan de traitement et prenez la médication au complet, même si vous vous sentez bien. Un examen de contrôle vérifiera si le traitement a été efficace.
Autres mesures de prévention
Ne vous injectez pas de drogues. Le partage d’aiguilles ou de seringues peut vous exposer à du sang contaminé. Ne pas s’injecter de drogues est un élément essentiel dans votre protection contre les ITSS;
Évitez l’alcool et les autres drogues. La baisse d’inhibition associée à cette pratique peut vous rendre plus susceptible de prendre des risques lors des relations sexuelles;
N’utilisez pas de douches vaginales. Vous pouvez propulser des microbes plus loin dans le vagin;
Urinez après une relation sexuelle. Pour les femmes, cette habitude peut réduire les risques de contracter une infection de la vessie appelée « cystite ». Notez bien qu’uriner après une relation sexuelle ne remplace pas la nécessité d’employer une méthode barrière (condom en latex, digue dentaire ou gants de latex).
L’utilisation du condom
Les condoms aident à protéger les deux partenaires contre une ITSS et une grossesse non désirée. Pour utiliser un condom adéquatement, vous aurez besoin :
D’un condom en latex. Le VIH et les autres ITSS peuvent traverser les pores des condoms « naturels » ou en « membranes de mouton »;
D’un lubrifiant soluble à l’eau. Ceci prévient une rupture éventuelle du condom. Ne jamais utiliser des produits qui contiennent de l’huile ou du gras, comme la vaseline ou l’huile à cuisson. Ces produits rendent le latex plus fragile et peuvent favoriser la rupture du condom;
D’un nouveau condom. Utilisez-en un nouveau à chaque fois que vous avez une relation sexuelle, même orale ou anale. Jeter tout « nouveau » condom qui est endommagé, collant ou fragile.
Pour bien utiliser un condom
Mettez le condom avant tout contact sexuel. Appliquez une petite quantité de lubrifiant à l’intérieur de l’extrémité du condom pour augmenter la sensation;
Laissez un peu d’espace au bout du condom pour recueillir le sperme. Assurez-vous de recouvrir le pénis au complet. Il existe différentes tailles de condoms… soyez certain que vous avez la taille qui convient !!;
Enlevez les bulles d’air afin d’éliminer les points de pression sur le condom. L’application de lubrifiant à l’extérieur du condom aidera aussi à améliorer la sensibilité durant la pénétration;
Il est prudent de vérifier l’état du condom durant la relation sexuelle afin de vous assurer qu’il ne s’est pas brisé et qu’il reste bien en place;
Les relations sexuelles prolongées peuvent affaiblir le condom. Si votre endurance est telle que vous pouvez résister plus longtemps que le condom, changez-le au besoin;
Il est important de vous soucier de votre partenaire dans la phase post-coït — retirez-vous immédiatement après l’éjaculation. Retenez le condom par la base afin qu’il ne glisse pas. Un condom resté à l’intérieur du vagin ou du rectum n’est pas très agréable et peut augmenter les risques d’ITSS et de leurs complications;
Disposez du condom de façon appropriée;
N’utilisez pas de condoms qui ont été exposés à une chaleur excessive ou prolongée, au soleil ou au froid – ils peuvent briser plus facilement;
Enfin, vérifiez la date de péremption!
LE DÉPISTAGE, OU EXAMEN DE DÉPISTAGE OU TEST DE DÉPISTAGE CONSISTE À :
En premier lieu, évaluer s’il y a un risque possible d’avoir contracté une infection transmissible sexuellement ou par le sang, ou ITSS — les ITSS sont causées par des bactéries ou des virus qui se transmettent lors de contacts sexuels avec une personne infectée.
Un dépistage commence par un questionnaire du médecin pour évaluer vos facteurs de risque : le nombre de partenaires, si vous utilisez une protection, si vous avez eu des relations sexuelles avec des travailleurs ou travailleuses du sexe, etc. Cette évaluation nous permet d’identifier et de cibler correctement les ITSS à rechercher et les prélèvements à prendre.
Ensuite, on procède à un examen médical complet en incluant, bien sûr, un examen des organes génitaux. Le dépistage se conclut, au besoin, par la prise de prélèvements sanguins, urinaires, génitaux et aussi anaux selon les ITSS que l’on recherche. Les examens de dépistages sont simples et faciles, et non douloureux. À noter que des tests urinaires sont maintenant disponibles pour remplacer les prélèvements urétraux – dans l’urètre — chez les hommes. La majorité des ITSS peuvent être identifiées par un bon dépistage. Celles le plus souvent recherchées sont :
- L’herpès
- Les condylomes (VPH)
- La chlamydia
- La gonorrhée
- Les hépatites B et C
- Le VIH
La syphilis — pendant plusieurs années, la syphilis n’existait plus au Québec, mais malheureusement, depuis les dernières années on assiste à une recrudescence de cette infection.
À QUEL MOMENT PASSER UN EXAMEN DE DÉPISTAGE
Si vous soupçonnez avoir contracté une ITSS ou si vous avez des symptômes comme des écoulements vaginaux, urétraux ou des lésions nouvelles sur les organes génitaux, il faut évidemment consulter un médecin rapidement et passer un examen de dépistage.
Si vous avez eu un contact avec un partenaire qui a des symptômes ou qui a eu un diagnostic d’ITSS, un dépistage rapide est fortement recommandé.
Cela dit, plusieurs ITSS sont asymptomatiques, ce qui veut dire qu’elles ne provoquent pas de symptômes. Par exemple, 75 % des cas d’infection à chlamydia ne présentent aucun symptôme. En d’autres mots, vous pouvez avoir contracté une ITSS sans le savoir.
Pour cette raison, on recommande de « prévenir avant de guérir », c’est-à-dire : passer des examens de dépistage régulièrement. De manière générale, toute personne qui a des relations sexuelles devrait passer des examens de dépistage au minimum une fois par année.
Votre médecin, après l’évaluation de vos facteurs de risque, peut décider avec vous de la fréquence des dépistages. Il peut vous suggérer des visites annuelles, aux 6 mois ou aux 3 mois.
La prévention des ITSS est importante, tant pour votre santé générale que pour celle de vos partenaires.
Certaines ITSS peuvent avoir des conséquences importantes et sérieuses, comme des abcès, des infections étendues, la stérilité, ou l’association à certains cancers.
Nier ou éviter la question des ITSS vous soumet, vous et vos partenaires, à des risques de complications.
Le dépistage des ITSS fait partie de la vie sexuelle. Si vous avez un nouveau partenaire, il n’y a aucune honte à vous faire dépister ensemble. C’est une façon de montrer que vous tenez à lui, ou à elle, et que vous êtes une personne responsable.
Si vous avez contracté une ITSS, prenez rapidement le traitement approprié et avisez vos partenaires qui auraient pu être exposés pour les encourager à se faire dépister et traiter, au besoin, afin d’éviter la réinfection par l’un ou l’autre de vos partenaires et briser la chaîne de transmission. Votre médecin peut vous accompagner dans cette démarche de notification anonyme des partenaires — vous pouvez aussi utiliser le module « Avisez vos partenaires » dans le menu du haut de notre page d’accueil.
Un dépistage n’est pas compliqué ni douloureux et permet d’éviter bien des maux.
Et n’oubliez pas que si votre santé sexuelle exige des examens de dépistages réguliers, l’usage du condom lors des relations sexuelles demeure un important – et essentiel — moyen de prévention.
Quelle est la différence entre le VIH et le Sida?
Souvent écrits ou nommés ensemble, ces deux mots (VIH et SIDA) ne veulent pas dire la même chose.
VIH
VIH est l’acronyme du nom donné à un virus : le Virus de l’Immunodéficience Humaine.
Virus : c’est une sorte de microbe. Il existe d’autres sortes de microbes comme les bactéries, les parasites, les champignons, etc.
Immunodéficience : immuno fait référence au système immunitaire (le système de défense de votre corps) et déficience fait référence à un affaiblissement. C’est donc un affaiblissement du système immunitaire.
Humaine : le mot humain a été spécifié puisque certains virus sont actifs chez les animaux.
Le VIH est donc un virus qui affaiblit le système immunitaire chez l’être humain.
SIDA
SIDA est l’acronyme du nom donné au stade avancé de l’infection par le VIH : le Syndrome de l’Immunodéficience Acquise.
Syndrome : ce mot signifie un ensemble de symptômes.
Immuno : fait référence au système immunitaire.
Déficience : affaiblissement.
Acquise : par opposition à un problème de santé qui serait héréditaire.
Le SIDA, c’est donc lorsque le VIH a, avec le temps, affaibli le système immunitaire et qu’une personne commence à développer des signes de l’infection.
Une personne qui a le SIDA a donc nécessairement le VIH, puisque c’est le VIH qui cause le SIDA. Par contre, ce n’est pas parce que vous avez le VIH que vous avez nécessairement le SIDA (vous n’êtes peut-être pas parvenu au stade avancé de l’infection).
Finalement, vous pouvez, avec raison, dire que vous êtes une « personne séropositive » ou encore une « personne vivant avec le VIH ». Ces deux expressions sont employées par les personnes qui ont le VIH, peu importe le stade de leur infection.
Évaluer votre état de santé
LES 4 PHASES DE L’ÉVOLUTION DE L’INFECTION AU VIH
La personne qui vous a annoncé votre résultat vous a probablement suggéré de commencer un suivi médical. Ce dernier permettra, entre autres, de connaître le stade de votre infection et l’état de votre système immunitaire.
Afin d’évaluer votre état de santé, votre médecin utilisera divers moyens. En plus de vous faire passer un examen physique et de vous poser diverses questions, il vous prescrira des tests sanguins
Votre état de santé physique général ainsi que les résultats des différents tests permettront d’évaluer à quelle phase de l’infection vous vous situez. Il existe 4 phases :
- Primo-infection
- Séropositif sans symptôme
- Séropositif avec symptômes
- SIDA
Est-ce que je vais nécessairement passer par toutes ces phases?
Avant que les traitements pour lutter contre le VIH n’existent, toutes les personnes vivant avec le VIH passaient de la phase 1 à la phase 4. Maintenant qu’il existe des traitements, l’évolution de l’infection ne se fait plus automatiquement dans cet ordre précis. Par exemple, une personne peut passer de la phase 1 à la phase 2, ensuite à la phase 3 et, grâce aux traitements, faire un retour à la phase 2. Une personne peut même retourner de la phase 4 (SIDA) jusqu’à la phase 2. Il est par contre impossible de retourner à la phase 1.
Peu importe la phase dans laquelle vous vous trouvez au moment du diagnostic, il existe des traitements qui permettent de ralentir l’évolution du VIH.
Qu’est ce que le test des CD4?
Pour comprendre plus aisément à quoi sert le test des CD4, il faut comprendre le rôle des CD4, donc :
UN PEU DE SCIENCE
Comme mentionné à la section Quelle est la différence entre le VIH et le sida?, le VIH est un virus. L’objectif d’un virus est de se reproduire (se multiplier); pour ce faire, il doit absolument utiliser une cellule du corps humain. Par exemple, le virus de la grippe s’associe à des cellules au niveau des poumons. Dans le cas du VIH, celui-ci utilise des cellules du système immunitaire appelées cellules CD4. Le rôle des cellules CD4 est de coordonner le système immunitaire. En utilisant ces cellules, le VIH diminue le nombre de CD4 et cause donc un affaiblissement du système immunitaire.
Il est possible de calculer le nombre de CD4 que vous avez par une prise de sang. Ce test s’appelle « décompte des CD4 » ou plus simplement « test des CD4 ». Une personne ayant un système immunitaire avec un nombre de CD4 de plus de 500 est considérée comme possédant un système immunitaire en bon état. Plus l’infection au VIH avance, plus le nombre de CD4 diminue (sauf si la personne prend des médicaments).
ZONE PLUS DANGEREUSE
Un nombre de 200 CD4 et moins est considéré comme étant un niveau plus à risque parce qu’à ce moment une personne a un système immunitaire moins apte à se défendre contre diverses infections et maladies.
Le « test des CD4 » est l’un des moyens d’évaluer l’état de votre système immunitaire. Votre médecin vous fera passer régulièrement ce test (environ aux 3 mois).
Il n’y a pas uniquement le nombre en chiffres (par exemple 250 CD4) comme manière de mesurer la quantité de CD4. Le médecin utilise également d’autres moyens comme le pourcentage (%) de CD4 ainsi que le « ratio ». Ces deux mesures permettent également d’évaluer l’état de votre système immunitaire. Vous pouvez demander à votre médecin qu’il vous donne les résultats de votre pourcentage de CD4 ainsi que votre ratio et qu’il vous explique plus en détails la signification de ces résultats.
Finalement, il est important de savoir que le nombre de CD4 varie d’une journée à l’autre, et varie aussi à l’intérieur d’une même journée. Il est donc beaucoup plus utile, pour évaluer l’état du système immunitaire, de considérer plusieurs résultats de tests plutôt qu’un seul ou deux résultats. Il faut évaluer la tendance : est-ce que les CD4 se maintiennent? Est-ce qu’ils sont en hausse ou plutôt à la baisse? De plus, tel qu’expliqué précédemment, il ne faut pas se fier à un seul type de test. Il arrive parfois que le nombre de CD4 diminue, mais que d’autres résultats, comme le pourcentage ou le ratio, indiquent une stabilité du système immunitaire. C’est donc l’association de plusieurs résultats qui permet la meilleure évaluation.
Qu’est-ce que le test de la charge virale?
Non seulement il est utile de connaître l’état de votre système immunitaire par le test de CD4 — voir section Qu’est-ce que le test des CD4? mais il est également utile d’évaluer la quantité de VIH que vous avez dans votre corps.
Rappelez-vous que la seule activité du virus consiste à faire des copies de lui-même. Le test de la charge virale permet, par une prise de sang, d’évaluer la quantité de virus par millilitre de sang. Ces résultats indiquent donc si le virus est très actif dans sa reproduction (charge virale élevée) ou bien s’il est moins actif (charge virale plus basse).
Les résultats de la charge virale permettent, entre autres, d’évaluer la vitesse de progression de l’infection. En résumé, plus une charge virale est haute, plus la progression devrait être rapide et plus la charge virale est basse, plus la progression devrait être lente. De plus, le test de la charge virale permet également de mesurer l’efficacité des traitements — voir section Comment savoir si le traitement fonctionne?
Les résultats de la charge virale peuvent varier énormément d’une personne à l’autre, et même d’un moment à l’autre chez une même personne. Les résultats peuvent être très variables, allant de 50 à plus de 1 million de copies du virus par millilitre de sang. Plus une charge virale est élevée, plus il y a des virus actifs qui se reproduisent et plus il y a de risques que rapidement votre système immunitaire s’affaiblisse.
ZONE PLUS DANGEREUSE
Lorsque qu’une personne a une charge virale de plus de 100 000 copies par millilitre de sang, le virus est considéré très actif, c’est-à-dire qu’il se multiplie plus vite et qu’il risque ainsi de détruire plus rapidement le système immunitaire.
CHARGE VIRALE INDÉTECTABLE
Une charge virale indétectable signifie que vous avez une très faible quantité de virus dans votre sang. Les appareils en laboratoire n’arrivent à détecter le virus que lorsqu’il y a plus de 40 copies de virus par millilitre de sang. Donc, lorsque votre résultat est indétectable cela signifie qu’il y a tellement peu de virus dans votre sang que les instruments de laboratoire sont incapables de les détecter.
Par contre, lorsque votre charge virale est indétectable, cela ne veut pas dire que vous n’avez plus le VIH. Malheureusement, il est actuellement impossible de se débarrasser complètement du virus — voir section Pourquoi les traitements n’arrivent pas à éliminer complètement le VIH du corps? Vous en êtes malheureusement toujours porteur. De plus, le résultat de la charge virale dans le sang ne correspond pas toujours avec la charge virale des autres liquides biologiques dans lesquels on retrouve le VIH, comme les sécrétions vaginales, le sperme, le liquide pré-éjaculatoire ou le lait maternel. Donc, même si vous avez une charge virale indétectable, la transmission du virus est toujours possible.
Finalement, en ce qui a trait aux tests de charge virale et de CD4, il est toujours préférable d’évaluer la tendance plutôt que de juger à partir d’un seul ou de deux résultats. De plus, les résultats peuvent varier si vous avez eu une infection, une maladie ou un vaccin au moment de passer le test. Il peut également se produire une erreur au laboratoire (les tests sont très sensibles). Votre médecin vous fera généralement passer un autre test si les résultats sont très différents de vos résultats habituels. Il ne faut donc pas trop s’inquiéter pour un seul résultat.
Que puis-je faire pour rester en bonne santé?
La réponse à cette question n’est pas très différente, que l’on soit séropositif ou séronégatif, et vous connaissez probablement déjà la réponse. Voici quelques moyens qui peuvent vous aider à garder la santé :
Faites attention à votre alimentation;
Faites de l’exercice physique régulièrement;
Prenez soin de votre santé psychologique (par exemple, apprenez à gérer votre stress);
Ayez de bonnes périodes de repos et de sommeil;
Arrêtez de fumer la cigarette, ou à tout le moins diminuez votre consommation de produits du tabac;
Si vous consommez de l’alcool et des drogues, faites-le avec modération;
Protégez-vous contre les infections, par exemple en recevant vos vaccins contre la grippe, la pneumonie, les hépatites A et B. Protégez-vous également contre les infections transmissibles sexuellement;
Ayez un suivi médical régulier pour votre infection au VIH.
Comme vous le voyez, il s’agit de bien prendre soin de vous !